Vélo électrique VS trottinette : qui est vraiment le plus économique ?

Tu veux te déplacer autrement qu’en voiture ou en métro, et tu hésites : VAE ou trottinette ? Face à l’explosion des solutions de mobilité douce en ville, le choix n’est pas toujours simple. Si le prix d’achat initial est souvent le premier critère regardé, il ne raconte qu’une partie de l’histoire. Dans cet article, nous allons comparer les coûts totaux réels de ces deux modes de transport, pour t’aider à faire un choix réfléchi et durable. Entre économies immédiates et investissement sur le long terme, découvrons ensemble lequel de ces deux moyens de déplacement est véritablement le plus rentable financièrement.

Prix d’achat moyen en 2025

La différence de prix entre ces deux modes de transport est assez significative :

Pour une trottinette électrique urbaine correcte :

• Entrée de gamme « fiable » : 400-500 €
• Milieu de gamme : 500-800 €
• Haut de gamme : 800-1500 €

Ces prix correspondent à des modèles avec une autonomie décente (25-40 km), une puissance suffisante pour les petites côtes, et un minimum de confort et de sécurité.

Pour un vélo à assistance électrique fiable :

• Entrée de gamme : 1200-1500 €
• Milieu de gamme : 1500-2500 €
• Haut de gamme : 2500-3000 € et plus

Cette fourchette concerne des VAE équipés de batteries de capacité correcte (300-500 Wh), de composants de qualité acceptable et d’une assistance efficace.

Les aides disponibles viennent toutefois réduire ces écarts :

• Le bonus écologique national : jusqu’à 300 € pour un VAE selon conditions de ressources
• Aides locales : entre 100 et 500 € selon les villes et régions, parfois cumulables
• Certaines entreprises proposent également des « forfaits mobilité durable »

À noter que les trottinettes bénéficient moins souvent d’aides, celles-ci étant généralement plus avantageuses pour les VAE.

Le marché de l’occasion ou du reconditionné peut également faire baisser la facture de 30 à 50%, mais attention à l’état de la batterie, élément le plus coûteux et le plus sensible.

Coûts de recharge et d’entretien

La recharge électrique est un poste de dépense négligeable pour les deux véhicules :

• Trottinette : 0,05 à 0,10 € par cycle complet (batterie de 300-400 Wh)
• VAE : 0,08 à 0,15 € par cycle complet (batterie de 400-600 Wh)

Sur une année, même avec une utilisation quotidienne, le coût de recharge reste inférieur à 40 €.

L’entretien régulier révèle cependant des différences importantes :

Pour la trottinette électrique :

• Pneus : 20-40 € par pneu, à changer tous les 2000-3000 km sur les modèles classiques
• Plaquettes de frein : 10-30 € tous les 1000-1500 km
• Petites pièces fragiles (garde-boue, poignées) : 30-60 € par an
• Maintenance générale : souvent difficile car systèmes fermés, peu standardisés

Pour le VAE :

• Révision annuelle : 50-100 €
• Pneus : 30-60 € l’unité, à changer tous les 3000-5000 km
• Plaquettes/patins de frein : 15-40 € tous les 2000-3000 km
• Chaîne, cassette : 40-80 € tous les 3000-5000 km

Le remplacement de la batterie constitue le poste de dépense le plus important :

• Trottinette : 150-300 € après 500-800 cycles (soit environ 2-3 ans d’usage régulier)
• VAE : 300-700 € après 500-1000 cycles (soit environ 3-5 ans d’usage régulier)

La différence cruciale : les trottinettes d’entrée et milieu de gamme sont souvent conçues comme des produits semi-jetables, où le remplacement de certaines pièces coûte presque autant que l’achat d’un nouveau modèle.

Durabilité et réparabilité

La durabilité révèle des écarts considérables entre les deux solutions :

Les vélos électriques :

• Durée de vie moyenne : 7-10 ans pour le cadre et les composants mécaniques
• Architecture basée sur le vélo traditionnel : pièces standardisées, interchangeables
• Écosystème de réparation dense : ateliers spécialisés, réparateurs indépendants, communautés d’entraide

Les trottinettes électriques :

• Durée de vie moyenne : 1-2 ans pour les modèles économiques, 2-4 ans pour le haut de gamme
• Architecture propriétaire : pièces spécifiques, souvent non-standards
• Réparabilité limitée : peu de centres spécialisés, pièces détachées parfois indisponibles après 2-3 ans

Facilité à trouver un réparateur ou une pièce :

Pour le VAE, l’avantage est net. On trouve :

• Des vélocistes dans presque toutes les villes moyennes à grandes
• Des ateliers participatifs pour l’auto-réparation
• Une standardisation des pièces (freins, transmission, roues)
• Des tutoriels nombreux pour les réparations courantes

Pour la trottinette :

• Services après-vente souvent limités aux grandes enseignes
• Pièces détachées rares pour certains modèles après quelques années
• Réparations électroniques complexes nécessitant des compétences spécifiques
• Tendance à remplacer plutôt qu’à réparer

Le facteur climat joue également : la trottinette supporte moins bien les intempéries (pluie, sel), ce qui accélère l’usure des composants électroniques insuffisamment protégés sur les modèles économiques.

Confort, sécurité, usages au quotidien

Bien que moins directement liés au coût, ces facteurs influencent la durabilité et donc la rentabilité de l’investissement :

Le VAE offre :

• Une meilleure stabilité sur tous types de revêtements
• Une posture plus ergonomique limitant les tensions corporelles
• Une capacité à grimper des côtes plus importantes (couple moteur plus puissant)
• La possibilité de transporter des charges (sacoches, panier)
• Une visibilité accrue dans le trafic

La trottinette électrique propose :

• Un encombrement minimal une fois pliée
• Un poids plus léger (12-20 kg contre 20-30 kg pour un VAE)
• Une prise en main immédiate, sans apprentissage
• Un transport multimodal plus facile (train, métro, bureau)

Pour les différents cas d’usage :

Vélotaf quotidien (>5km) : Le VAE l’emporte largement pour le confort, l’efficacité et la durabilité Petits trajets urbains (<3km) : La trottinette peut être plus pratique Courses et transport de charges : Le VAE avec ses options de portage est nettement supérieur Terrains irréguliers ou météo capricieuse : Le VAE offre plus de sécurité et de confort

Ces différences d’usage impactent directement la durée de vie et donc l’amortissement de l’investissement initial.

Revente, vol, valeur résiduelle

Sur le marché de l’occasion :

Le VAE :

• Conserve 50-70% de sa valeur après 2 ans si bien entretenu
• Reste revendable même après 4-5 ans d’utilisation
• Possède un marché secondaire dynamique et structuré

La trottinette électrique :

• Perd 60-80% de sa valeur dès la première année
• Devient souvent invendable après 2 ans d’utilisation intensive
• Souffre d’une obsolescence perçue avec l’arrivée régulière de nouveaux modèles

Le risque de vol doit également être considéré :

Le VAE :

• Plus ciblé par les vols (valeur plus élevée)
• Nécessite un investissement dans des antivols de qualité (50-150 €)
• Peut être assuré spécifiquement (80-200 €/an selon couverture)
• Possibilité de marquage antivol (Bicycode : 10-20 €)

La trottinette :

• Moins volée car généralement emportée avec soi
• Risque accru dans les lieux de stockage communs
• Moins facilement assurable

Un vol non assuré peut transformer radicalement le calcul de rentabilité, surtout pour un VAE.

Verdict : lequel est le plus économique ?

Pour trancher objectivement, établissons un scénario d’usage sur 5 ans avec une utilisation régulière (trajets quotidiens de 10 km aller-retour) :

Trottinette électrique milieu de gamme (600 €) :

• Achat initial : 600 €
• Entretien sur 5 ans : ~400 € (pneus, freins, petites pièces)
• Remplacement probable : 1 à 2 fois sur la période (+600 à +1200 €)
• Recharge électrique sur 5 ans : ~150 €
• Revente en fin de période : pratiquement nulle
• Coût total sur 5 ans : 1750-2350 € soit 350-470 € par an

VAE milieu de gamme (1800 €) :

• Achat initial : 1800 € – 300 € (aide moyenne) = 1500 €
• Entretien sur 5 ans : ~600 € (révision, pneus, chaîne, freins)
• Batterie : probablement 1 remplacement en fin de période (+400 €)
• Recharge électrique sur 5 ans : ~200 €
• Antivol de qualité : 100 €
• Revente en fin de période : ~500 € (estimation conservative)
• Coût total sur 5 ans : 1800 € soit 360 € par an

Le résultat est éloquent : malgré un investissement initial près de trois fois supérieur, le VAE s’avère généralement plus économique sur le long terme pour un usage régulier.

Cette différence s’accentue encore davantage :

• Si l’on considère un usage plus intensif (plus de kilomètres)
• Si l’on bénéficie d’aides à l’achat plus importantes
• Si l’on valorise le confort de conduite et la polyvalence d’usage

La trottinette reste néanmoins plus économique pour :

• Un usage occasionnel (1-2 fois par semaine)
• Des trajets courts (<3 km) et urbains exclusivement
• Les personnes ayant besoin d’un véhicule ultra-compact et transportable

Conclusion

Au-delà du prix d’achat initial qui peut sembler dissuasif, le vélo à assistance électrique représente généralement l’option la plus rentable sur le moyen et long terme. Sa durabilité, sa réparabilité et sa valeur résiduelle compensent largement l’investissement de départ, surtout si tu prévois de l’utiliser régulièrement.

La trottinette électrique reste pertinente pour certains usages spécifiques, notamment les courts trajets urbains combinés aux transports en commun, ou lorsque l’espace de stockage est très limité.

Pour faire ton choix, nous te conseillons de calculer précisément ton coût à l’année selon ton usage prévu : fréquence d’utilisation, distance moyenne, conditions climatiques locales, possibilités de stockage sécurisé… En incluant tous ces facteurs, tu pourras déterminer la solution la plus adaptée à tes besoins et la plus économique sur la durée.

Et toi, as-tu déjà fait l’expérience de l’un de ces modes de transport ? Quelle a été ta satisfaction en termes de coût à long terme ? N’hésite pas à partager ton expérience en commentaire !