Un casque qui fait aussi clignotant ? Sur le papier, ça a tout pour plaire. Mais est-ce vraiment efficace, ou juste un gadget tech de plus ? Face à la multiplication de ces équipements sur le marché, il est légitime de se demander s’ils apportent une vraie plus-value en matière de sécurité pour les cyclistes urbains. Dans cet article, nous allons examiner en détail le fonctionnement, l’utilité réelle et la pertinence de ces casques selon votre profil et vos habitudes de déplacement.
Comment fonctionnent les casques à clignotants ?
Les casques à clignotants intègrent des LED directement dans leur structure, généralement à l’arrière, mais parfois aussi sur les côtés. Le principe est simple : des feux de signalisation similaires à ceux des véhicules motorisés, directement positionnés à hauteur de tête pour une meilleure visibilité.
La plupart des modèles fonctionnent avec une télécommande sans fil qui se fixe sur le guidon, permettant d’activer les clignotants gauche et droite sans lâcher le guidon. Certains modèles haut de gamme proposent même une détection automatique du freinage ou des mouvements de tête pour activer les clignotants.
On distingue deux types principaux :
- Les casques avec simple feu arrière (rouge continu ou clignotant)
- Les casques avec clignotants directionnels (gauche/droite)
L’autonomie varie généralement entre 6 et 15 heures selon l’intensité et le mode utilisé. La recharge se fait via port USB, comme pour la plupart des accessoires cyclistes modernes. La visibilité est généralement bonne de nuit, mais peut s’avérer limitée en plein jour selon les modèles et la puissance des LED.
Parmi les modèles populaires sur le marché français :
- Lumos Ultra/Matrix : Les plus connus, avec feux avant et arrière, clignotants et détection de freinage
- Livall BH51/EVO21 : Des casques connectés avec système audio intégré en plus des clignotants
- Cosmo Connected : Un module arrière lumineux qui s’adapte à différents casques existants

En termes de sécurité, qu’est-ce que ça change ?
Points positifs :
- Visibilité significativement améliorée de nuit : Les LED placées en hauteur attirent l’attention des automobilistes, surtout dans les zones urbaines peu éclairées
- Signalisation claire des intentions : Les clignotants indiquent distinctement votre direction aux autres usagers
- Moins besoin de lâcher le guidon : Un avantage certain pour les cyclistes débutants, les enfants, ou lors de manœuvres sur terrain instable
- Augmentation de la « présence visuelle » du cycliste dans le flux de circulation
Limites :
- Visibilité parfois insuffisante en plein jour : Même les LED les plus puissantes peuvent être difficiles à distinguer sous un soleil éclatant
- Clignotants parfois trop petits ou mal orientés selon les modèles, limitant leur efficacité
- Risque d’oublier d’activer ou désactiver le clignotant (comme en voiture)
- Ne remplace pas une signalisation manuelle classique : le geste du bras reste souvent plus visible et universel
- Fausse sensation de sécurité pouvant réduire la vigilance du cycliste
Ce qu’en dit la législation française
En France, aucune réglementation spécifique n’encadre ces casques. Le Code de la route impose toujours aux cyclistes de signaler leurs changements de direction par un geste du bras, les clignotants électroniques étant considérés comme un équipement complémentaire et non substitutif. Par ailleurs, la certification NF ou CE des casques concerne uniquement leur capacité à protéger en cas de choc, pas leurs fonctionnalités électroniques.
Est-ce vraiment utile en ville ? Pour qui ?
L’utilité d’un casque à clignotants varie considérablement selon votre profil et votre environnement de circulation :
Très pertinent pour :
- Les cyclistes urbains réguliers évoluant dans un trafic dense, notamment aux heures de pointe
- Les cyclistes débutants ou peu confiants qui préfèrent garder les deux mains sur le guidon lors des manœuvres
- Les vélotaffeurs partant tôt le matin ou rentrant tard le soir, particulièrement en automne/hiver
- Les parents inquiets pour la sécurité de leurs enfants à vélo
Moins utile pour :
- Les cyclistes empruntant majoritairement des pistes cyclables séparées de la circulation automobile
- Les cyclistes sportifs privilégiant la légèreté et l’aérodynamisme de leur équipement
- Les personnes roulant essentiellement en journée par beau temps
La réelle valeur ajoutée se manifeste principalement dans des contextes urbains complexes (carrefours, ronds-points) et lors de conditions de faible luminosité. C’est dans ces situations que l’ajout d’une signalisation lumineuse à hauteur des yeux des automobilistes fait véritablement la différence.

Combien ça coûte ? Quels modèles sont fiables ?
L’investissement pour un casque à clignotants varie considérablement, de 70€ pour les modèles d’entrée de gamme jusqu’à 250€ pour les versions les plus sophistiquées avec détection automatique et applications connectées.
Mini-comparatif des modèles phares :
Critère | Lumos Ultra | Livall BH51 | Cosmo Connected |
---|---|---|---|
Prix | ~130€ | ~150€ | Module ~60€ + casque |
Autonomie | 10h | 12h | 8h |
Commande | Guidon sans fil | Guidon sans fil | App smartphone |
Particularités | Détection de freinage automatique | Haut-parleurs + micro intégrés | S’adapte à votre casque existant |
Poids | 370g | 380g | 65g (module seul) |
Visibilité jour | Moyenne | Moyenne | Bonne |
Visibilité nuit | Excellente | Très bonne | Très bonne |
Les points essentiels à vérifier avant achat :
- L’angle de visibilité des LED : certains modèles sont trop focalisés vers l’arrière uniquement
- L’autonomie réelle (souvent inférieure aux annonces)
- L’ergonomie de la télécommande au guidon
- La résistance à l’eau pour une utilisation par tous temps
- Le confort et l’ajustabilité du casque lui-même
Conclusion
Les casques avec clignotants intégrés ne sont pas une révolution indispensable pour tous les cyclistes, mais représentent un réel progrès en matière de sécurité active pour certains profils de cyclistes urbains. Ils offrent une couche supplémentaire de visibilité et de communication avec les autres usagers de la route.
Est-ce un gadget ? Pas vraiment, ou du moins pas uniquement. Ces casques répondent à un besoin légitime de sécurité, particulièrement dans des conditions de faible luminosité et en circulation dense. Cependant, ils ne dispensent pas des fondamentaux : un bon éclairage sur le vélo lui-même, une signalisation manuelle claire, et une vigilance constante.
Pour les vélotaffeurs réguliers ou les cyclistes urbains soucieux de leur sécurité, l’investissement peut être justifié, à condition de choisir un modèle de qualité, véritablement visible, confortable et pratique à l’usage quotidien. L’idéal reste d’opter pour des marques reconnues comme Lumos ou Livall, qui proposent des produits éprouvés et régulièrement mis à jour.